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STATUT INTERMITTENTS SPECTACLE
Spectacles intermittents...

A leur tour, les bateleurs font la grève.
Cette armée du spectacle est aujourd'hui forte de plus de 100.000 intermittents, 4 fois plus, qu'il y a 9 ans !


Qui s'en plaindra ? Plus d'opportunité d'allier plaisir et culture dans un foisonnement de manifestations petites ou grandes, à la confluence des arts. Beaucoup se sont d'ailleurs battus pour qu'il y en ait de plus en plus et partout. Ce qui n'a pas toujours été facile, car à part quelques grosses productions, ce secteur de l'éphémère, ne rapporte rien dans le meilleur des cas et coûte beaucoup, la plupart du temps.

Sur le fond
Dire qu'il y a des problèmes et qu'il faille réformer, est un doux euphémisme !

Mon frère, qui est régisseur de spectacles, me racontait récemment, à la fois, comment des boites de production arrivaient à se faire payer des intermittents pour moitié par les Assedics, et comment certains petits malins avaient pour seule spécialité artistique de « cachetonner » au "chômage des saltimbanques" pour se donner l'illusion qu'ils existaient socialement en touchant un RMI amélioré.

Le métier, puisqu'il s'agit d'un vrai métier, faisant appel à la fois à des compétences particulières et à des contraintes inhérentes aux horaires et aux déplacements liés à cette activité, devrait avant tout balayer devant sa scène et remettre à plat le système, sans compromission ni démagogie.

Sur la forme
Le mode d'action qui consiste à faire capoter tous les festivals et toutes les manifestations culturelles de l'été, n'a aucun sens et ressemble à un suicide collectif de la profession.

Pourquoi faire payer encore et toujours au public, des griefs qui une fois de plus ne les concernent pas directement, et les priver de l'occasion de se divertir et de se cultiver pendant la trêve estivale ?
- Pourquoi saboter le travail des organisateurs de tous ces spectacles, qui s'y dévouent souvent corps et âme depuis de nombreux mois et se battent pour obtenir ou conserver les moyens qui leur permettent de faire vivre les artistes et de leur faire rencontrer le public dans de bonnes conditions ?
- Comment croire naïvement que cela n'aura pas d'implication, et pendant plusieurs années, sur l'envie d'organiser des événements artistiques à risques, au niveau des décideurs, qu'ils soient politiques ou professionnels ? Qui seront les premiers à en supporter les conséquences ?

« Mesdames et Messieurs les artistes, techniciens de l'ombre et autres bateleurs », trouvez d'autres moyens d'action. Nous avons besoin de vous, de la magie de vos spectacles ou de vos productions, pour que le rêve éveillé continue à faire partie de notre vie, et préserve en nous : sensibilité et émotion.

Les incitations à perdre notre humanité sont déjà si pressantes, ne sciez pas la branche sur laquelle vous êtes installés et dont les fruits délicieux nous aident à mieux vivre !

P.H


Les Intermittents s'invitent à l'Elysée

Au moment où se durcit le «bras de fer» entre gouvernement et intermittents il semble important de tenter de faire le point sur le dossier.
Il y a effectivement réellement problème et il faut le traiter. Il faut le dire, d'entrée de jeu, alors qu'il était connu de tous les responsables que rien n'a pas été fait avant. D'où la gêne de certains politiques aujourd'hui.
La manière, «à la hussarde», dont le gouvernement l'appréhende comme il le fait pour d'autres nombreux sujets, n'est certes pas la meilleure et mérite d'être remise en cause. Mais force est d'admettre que cela permet de voir le débat mis sur la place publique.

A bien entendre les syndicats qui se sont installés en «flèche» pour défendre, à travers les atteintes portées, non pas au statut juridique - car ce n' en est pas un - mais au mode d'indemnisation du chômage des intermittents, dérogatoire au droit commun, il s'agirait de protéger, ce faisant, surtout le respect de la différence culturelle.

Cela justifie, à ces seuls titres, que l'on soit totalement solidaire de la cause des intermittents du spectacle. Pour autant, en prenant pour cible les Festivals, dont la plupart se déroulent en «Province» on se trompe. Il ne faut pas oublier en effet, que la majorité d'entre - eux ne bénéficient que très peu de l'aide de l'Etat et ne trouvent un équilibre souvent précaire, de leurs budgets que dans des aides des collectivités locales et territoriales (sur lesquelles elles paient la T.V.A. à l'Etat !) dans la recherche de partenariat avec des entreprises et dans un bénévolat important.
En les prenant, véritablement, en otage, cela quelles que soient les bonnes raisons avancées pour le justifier, on fait un acte « irresponsable voire imbécile et, en tout état de cause, suicidaire».

Un tiers des intermittents du spectacle, dont le nombre a effectivement considérablement augmenté, est employé par le secteur de la télévision et de l'audio-visuel et en grande partie à Paris. Or c'est dans ce secteur que l'on trouve sans doute le plus de «comportements assimilables à de la fraude» et propres, si l'on peut dire, à amplifier le déficit de l'Unedic. Il est donc injuste de traiter un problème dans son ensemble en ne prenant qu'une seule donnée en considération.

Il est évident que certains métiers (techniciens, monteurs, éclairagistes.) indispensables à l'existence et au développement des activités de la vie culturelle ont en commun, du fait de leur spécificité, une précarité certaine. Par contre d'autres, les musiciens, chanteurs (les festivals ne durent qu'un temps) connaissent des problèmes pour remplir leur planning. Cela pour des raisons touchant à la disparition de nombreux petits lieux d'expression et à la «démission » d'organisateurs qui ont jeté l'éponge. Ces derniers sont confrontés à des problèmes de mises aux normes acoustiques, de sécurité très coûteux et à une législation touchant à la vie même des associations, indispensables pourtant, par une fiscalisation douloureuse de leurs activités. Il importe donc d'élargir le potentiel des lieux d'expression, cafés - concerts, salles de spectacle. en les aidant par des aménagements financiers pour leurs investissement, par des défiscalisations sous forme de crédits d'impôts par exemple ?

La Culture n'est pas une marchandise. La Culture doit être diversité. Or à agir contre les festivals et autres organisateurs, le risque est grand de voir le secteur marchand l'emporter et le centralisme reprendre le dessus. C'est peut-être, en fait, la vraie motivation de certains.

Pourtant la France, Pays à la Culture «centralisée», n'est pas un modèle du genre.
Elle compte environ 80.000 intermittents dont 6.000 musiciens professionnels.
En Allemagne «décentralisée et régionalisée» il y a 100.000 musiciens professionnels !
A méditer.

Paris se voulant être le centre de tout, pourquoi, ne pas avoir comme objectif de «s'inviter» à la «garden-party» du 14 juillet prochain à l'Elysée. Ceci pouvant être étendu dans toute la France. Cela ajouterait à la fête, serait médiatique et éviterait surtout de se «tirer une balle dans le pied».
G.G. 4 juillet 2003

Les leçons de Carhaix

Dans le cadre du conflit «des intermittents du spectacle», les responsables de la démarche entreprise, en pointant, comme seul moyen d'action, le doigt sur les festivals en les traitant non comme des partenaires mais comme des adversaires, en les prenant en otage, outre qu'ils se sont trompés de cible, alors qu'ils avaient à leur disposition dans le milieu des intermittents nombre de créatifs, n'ont pas fait confiance à l'imagination des professionnels pour en trouver d'autres plus cohérentes, plus efficaces. Peut-être n'en avaient-ils pas la volonté.

En effet, même en considérant que les conséquences financières directes et induites découlant des annulations seraient éventuellement prises en charge, pour partie, par l'Etat il ne faut se voiler la face : cela se traduira en fait soit par une imputation sur les budgets de la Culture déjà bien étriqués pour la part revenant aux régions ou en impôts supplémentaires payés par les plus humbles. Ceux-là même qui, de plus, ont été privés d'un de leurs objectifs de vacances de découverte culturelle? De plus certains organisateurs ne seront pas en mesure de reconduire l'an prochain leur manifestation. Ce qui sera, au moins, directement préjudiciable aux intermittents.

Dans cette période troublée, le Festival des Vieilles Charrues de Carhaix vient de se terminer. Et une nouvelle fois, en beauté. A la satisfaction du public, des organisateurs, des artistes et des intermittents. Ces derniers ont bénéficié, pour exposer la réalité de leurs problèmes, d'une «caisse de résonance» de premier ordre. Les bases sont ainsi posées pour ouvrir réellement le débat.

Pour ceux qui, de bonne foi, ne veulent pas rester enfermés, bloqués dans des positions stériles, de nombreux enseignements peuvent être tirés de la manière dont le conflit ici a été traité. La première leçon est, lorsque l'on dit souhaiter le dialogue, et que l'on en appelle à la solidarité, de ne pas imposer ses vues par la force. Sauf à prendre le risque, de perdre la face dans le bras de fer que l'on provoque, de se discréditer en même temps que l'on porte atteinte aux objectifs légitimes que l'on souhaite défendre.

Depuis plusieurs années, dans le secteur culturel,la vie associative, porteuse de démocratie, est la cible d'attaques qui sont de nature à la mettre en péril. L'Etat et de nombreuses collectivités territoriales mettent en place son «instrumentalisation» en se substituant souvent à elle, en créant, à grands renforts de budgets, non-contrôlés, des organisations dont l'existence n'est guidée que par la visée de communication politicienne, à leur seuls bénéfices. A Carhaix, la démonstration a été faite du rôle primordial, indispensable des structures associatives et des bénévoles. Cela a démontré également l'importance de manifestations soutenues par la population de toute une région qui se les approprient et s'identifient aux valeurs qu'elles portent.

Il est également clairement apparu à Carhaix que les responsables syndicaux avaient la volonté de protéger la seule exception culturelle française. Cela alors que la majorité des festivals de spectacles vivants se déroulent en Région là où s'exprime l'expression de la diversité culturelle créatrice d' identité, rempart à la «marchandisation de la Culture» que l'Etat ne veut pas reconnaître ?
Ils sont apparus, de facto, les «alliés objectifs» des tenants de la globalisation et du libéralisme forcené !

Les intermittents sont indispensables à la vie culturelle. Le problème de leur statut est réel. C'est un enjeu de Société. Le fait de se déclarer «solidaire des intermittents» est relativement facile, voire pour certains, démagogique. Encore faut-il avoir le courage et la lucidité de préciser «solidaire des vrais intermittents» ?

G.G, le 23 juillet 2003.
Initiateur du Festival de chanteurs de rue de Quintin.

LETTRE-OUVERTE à Monsieur Jean-Jacques AILLAGON,
Ministre de la Culture


Monsieur Le Ministre,

Dans le cadre du conflit des intermittents du spectacle vous avez fait parvenir, il y a quelques jours, une lettre "aux directeurs de théâtre et aux professionnels de la Culture". Vous y énoncez un certain nombre de points qui à vos yeux sont fondamentaux au niveau de la réflexion concernant ce dossier et évoquez quelques initiatives. J'avoue, après lecture que tout cela relève, effectivement, du bon sens, mais aurait justifié d'être évoqué plus tôt.

Le problème des intermittents n'aurait pas dû, en effet, être traité comme il l'a été sous la pression du Médef qui a su s'engouffrer dans le marais d'un dossier connu de tous. Cette institution patronale, attachée au libéralisme forcené, qui joue cette carte même contre l'Etat, n'est pas, pour moi, représentative et n'existe que du fait de son OPA réussie sur les PME et PMI dont le destin est pourtant loin, on le sait, de ses préoccupations. Le Médef, par ailleurs, a couvert, comme les syndicats "majoritaires" et minoritaires, pendant des années les excès qu'aujourd'hui il dénonce. Il est vrai que pendant plus de 20 ans les gouvernements qui se sont servis de la situation, lui ont accordé de larges compensations. Ce qui n'est plus, en l'état actuel des choses, possible du fait du délabrement des finances publiques et ses engagements européens de la France quant à ses équilibres budgétaires.

En partant du principe que le "statut d'indemnisation des intermittents du spectacle est à conserver (pour les vrais intermittents) tout en le réformant fondamentalement, je pense qu'avant d'entreprendre toute remise en cause il eût fallu procéder, avec volontarisme, à un audit réel, complet, actualisé du dossier, ce qui peut encore être fait :
- déterminer, au cours des dernières années, quelle était la réalité de la qualité d'intermittent, leur attache géographique, leur secteur d'activité, de tous ceux qui ont "bénéficié", à ce titre, d'indemnisations de chômage. Rechercher si certains n'ont pas "profité" abusivement de cette situation, ce qui les a mis de facto en position de délinquance pour "abus ou complicité d'abus d'utilisation du dispositif d'indemnisation des intermittents du spectacle ou pour com-portements assimilables à de la fraude au préjudice de l'UNEDIC et des ASSEDIC".
- Déterminer s'ils l'ont fait sciemment, ce qui est pénalement condamnable ou s'ils ont été victimes "d'abus de faiblesse" ou de "position dominante" de la part d'employeurs peu scrupuleux qui deviendraient des justiciables. Ceci justifiant, à leur égard, de circonstances largement atténuantes.
- Etablir également les complicités, y compris passives, qui ont permis cet état de faits.

Il apparaît à la suite de certaines décisions de justice que des remboursements sont exigés pour toutes personnes ou entreprises condamnées pour ce genre d'agissement.

Sachant que les éventuelles conséquences financières en découlant pour des institutions ou organismes publics seraient payées par. les contribuables il apparaît normal que les respon-sables en subissent, par la remise en cause de leur propre statut, voire de leur démission, directement le préjudice.
- Analyser la situation de tous les intermittents ayant bénéficié de 12 mois d'indemnités sans avoir jamais déclaré avoir travaillé durant ces 12 mois.
- Analyser, au niveau des organisateurs, la réalité et la validité de leur statut "d'associations type loi 1901". En effet nombre de celles-ci sont en fait des annexes d'institutions publiques nationales ou territoriales qui ont "instrumentalisé" le monde associatif, sont devenues "organismes de production" et cela sans aucun contrôle et avec, parfois, la bénédiction des services de l'Etat et avec la bienveillance et la caution de certains syndicats.

à côté de ces paramètres qui ne sont pas exhaustifs, d'autres auraient pu être énoncés pour servir de base à la réflexion.
A partir des informations collectées, ouvrir ce dossier implique d'avoir la volonté de redéfinir :
- ce que doit être la politique culturelle de la France. Elle réclame légitimement le droit à l'exception culturelle. Mais, dans le même temps, elle refuse l'expression de la diversité culturelle à ses régions à forte identité qui en sont le terreau, la richesse. Soutenue en cela par certains syndicats qui se sont affirmés contre le pluralisme culturel. Cette vision rétrograde, jacobine, voire totalitaire est, beaucoup plus grave, le ferment d'une atteinte à la démocratie.
- La réforme, actuellement dans une impasse, de la décentralisation, de la régionalisation doit être relancée et doit intégrer cette nécessaire dimension de dévolution de compétences. Cela après qu'ait été réformée - ce qui aurait du être fait avant toute ébauche de l'ensemble du dit projet la pyramide institutionnelle et que soient déterminés le niveau de compétences de chaque institution et les moyens budgétaires nécessaires pour mener à bien les politiques engagées.
Cela aurait, entre autres mérites, celui d'éviter le favoritisme et le clientélisme de "chapelles" au détriment des acteurs culturels et autres intermittents.

Il faut rappeler qu'en 2000 les dépenses publiques de la Culture étaient assurées à hauteur de 37,4 milliards de francs par les collectivités territoriales (dont 30 milliards par les communes) et pour 37,7 milliards par l'Etat. La part du mécénat d'entreprise se situant à hauteur de 1,25 milliards de francs. Un éclairage supplémentaire, en terme d'équité, est à prendre en compte lorsque l'on sait que 65 % environ des mannes du Ministère de la Culture sont affectées en Région parisienne. Or c'est dans cette Région que la très grande majorité des dérives et abus frauduleux ont été constatés.

- la richesse de la vie culturelle s'appuie sur l'existence du gisement très dense de la vie associative. Or ce secteur est depuis de nombreuses années la cible répétée de "mauvais coups". Les sources de son financement le met en "état de dépendance totale". Ses ressources procèdent à 93 % de fonds publics. En Italie, qui arrive en seconde position, le taux n'est que de 40 %. Il faut redonner une nouvelle vitalité, de nouvelles possibilités de gestion par une fiscalité, des aménagements de charges sociales adaptés, aux vraies associations pour qu'elles soient en mesure de "redonner sa vraie valeur au travail culturel accompli". à côté de la réforme concernant la T.V.A. récupérée par l'Etat sur les subventions allouées par les collectivités locales et territoriales aux associations, il faut redéfinir une nouvelle politique d'aide pour les "petits lieux d'expression" qui permettent l'éclosion de nouveaux talents.

Un autre point d'importance est de rendre caduque la loi Migaud qui entend permettre "à certaines associations" de rémunérer certains dirigeants bénévoles (?) à hauteur de 3 fois le plafond de la Sécurité Sociale".

Concernant le financement des intermittents une suggestion pourrait être étudiée.
Il s'agirait de décider de faire en sorte qu'une partie des impôts payés par les "artistes ayant réussi" - après avoir peut-être bénéficié eux-mêmes du statut d'intermittents - vienne abonder dans un esprit de solidarité - leur fonds d'indemnisation du chômage. Cela bien sûr en espérant que pour "échapper à l'impôt" ces derniers n'aillent pas trouver refuge dans d'éventuels "paradis fiscaux".

Vous souhaitez proposer le lancement prochain de la préparation d'un grand débat national sur les politiques publiques du spectacle vivant. Dans la mesure où les points suggérés plus avant ne seraient pas pris en compte, j'émets des réserves quant à son efficacité. J'ai peur que nous nous retrouvions dans la même situation que lors des Assises des libertés locales.

Une grand-messe, sans véritable débat préalable, sans prise en compte de toutes les données et dont on voit aujourd'hui sur quoi elle a débouché.

Le traitement du dossier de la Culture et des intermittents ne doit pas être seulement réalisé en terme de communication. Il faut s'attaquer au fond. C'est un problème de Société, un problème de gouvernement...
G.G, le 08 août 2003.


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